Sophie El Assaad, Claude Rodrigue et Nancy Tobin, finalistes de la deuxième édition du Prix Jovette-Marchessault

Date

20 avril 2021

Sujet

Prix

Type

Communiqués

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Montréal, mardi 20 avril 2021 — Le Conseil des arts de Montréal (CAM) est fier de dévoiler les noms des trois finalistes de la deuxième édition du prix Jovette-Marchessault consacrée aux conceptrices : Sophie El Assaad, Claude Rodrigue et Nancy Tobin. Ce prix, qui vise la reconnaissance et le rayonnement de la contribution de femmes artistes du milieu théâtral montréalais, s’accompagne d’une bourse de 20 000 $, qui sera remise par le Conseil à la lauréate.

Le Conseil des arts de Montréal prend en charge la composition du jury, la sélection des candidatures et l’attribution de la bourse, alors qu’ESPACE GO assure la logistique et la promotion du prix. Le jury, constitué d’artistes professionnel·le·s, a reçu cette année 30 candidatures, qui représentent une grande pluralité des parcours et des pratiques théâtrales. L’évaluation des candidatures a reposé sur la qualité et l’originalité de la démarche artistique, de même que sur l’impact de la réalisation artistique des créatrices sur le développement de la pratique théâtrale. Le nom de la lauréate de la deuxième édition du prix Jovette-Marchessault sera dévoilé le lundi 24 mai 2021.

DEUXIÈME ÉDITION – CONCEPTRICES : LES TROIS FINALISTES

Découvrez la vidéo de présentation des finalistes en cliquant ICI.

Sophie El Assaad
Scénographe et conceptrice de costumes

« Mon travail de conceptrice est inspiré/animé par mon expérience en arts visuels. J’aborde la scénographie comme je le ferais pour un tableau ou une sculpture. Je travaille dans le théâtre, car je suis fascinée par les gens et leurs histoires, et je me propose d’utiliser la conception pour raconter ces histoires. La conception des costumes, en particulier, me permet de bien cerner les personnages et leurs motivations. Ma démarche esthétique est naturellement influencée par mon enfance passée au Moyen-Orient, qui m’a apporté une perspective unique du monde, non seulement en ce qui a trait à l’architecture, à l’habillement ou à l’art, mais aussi en ce qui concerne les individus et leurs croyances. »

 

Claude Rodrigue
Sculpteure

« Depuis l’enfance je portais la même motivation, fascinée que j’étais à observer mon environnement dans ce qui m’intéresse, particulièrement « le vivant ». Saisir les détails, ce qui caractérise un être, l’effet qu’il produit sur les émotions. Ma mère disait que, toute petite, j’exprimais tout haut des observations sur les gens. Si elle me grondait sur la manière, elle en confirmait la justesse avec une sorte de fierté. Puis je m’absorbais pendant des heures, les mains dans la pâte à modeler à faire des bonhommes. Va-t-on s’étonner que je donne des cours sur la morphologie du visage et les caractères maintenant? »

Nancy Tobin
Concepteure son

« Chavirer les perceptions du sonore au théâtre, c’est ce que j’ai tenté de faire tout au long de ma carrière de conceptrice. Pendant plusieurs années, j’ai travaillé inlassablement à peaufiner une méthode pour amplifier la voix. Pour moi, il est absolument inconcevable que la voix amplifiée des interprètes semble provenir des haut-parleurs au cadre de scène. Je cherchais comment faire pour que la voix soit toujours intimement liée au corps sur scène. Pas question de dérober la voix des acteurs et des actrices, même si leurs silences hésitants se révélaient avec davantage de prestance. »
Le prix Jovette-Marchessault a été créé en 2019 dans la foulée du Chantier féministe d’ESPACE GO, alors que le milieu théâtral appuyait la proposition du mouvement des Femmes pour l’Équité en Théâtre (F.E.T.) de créer des prix soulignant le travail exceptionnel des créatrices en théâtre, afin d’augmenter le rayonnement des femmes artistes. Le Conseil des arts de Montréal a rapidement répondu à l’appel et a sollicité la collaboration des partenaires ESPACE GO, Imago Théâtre, Théâtre de l’Affamée et le mouvement des F.E.T. pour rendre possible la création de ce nouveau prix. Toutes et tous ont souhaité qu’il prenne le nom d’une créatrice inspirante, Jovette Marchessault (1938-2012), romancière, poète, dramaturge, peintre et sculptrice montréalaise. En 2020, l’artiste Catherine Vidal remportait la première édition consacrée aux metteures en scène.

ALTERNANCE DES DISCIPLINES

Chaque année, trois femmes artistes seront honorées et une bourse de 20 000 $ sera remise à la lauréate du prix Jovette-Marchessault par le Conseil des arts de Montréal. Un appel de candidature s’organisera en rotation sur trois ans, selon la fonction artistique. Ainsi, l’appel 2019-2020 s’adressait aux metteuses en scène, l’appel 2020-2021 aux conceptrices et celui de 2021-2022 aux autrices (création originale et adaptation). Est considérée comme admissible : toute personne s’identifiant comme femme et étant artiste professionnelle œuvrant en théâtre. L’artiste doit être reconnue par ses pairs, sans égards aux années d’expérience, citoyenne canadienne ou résidente permanente canadienne à la date du dépôt et domiciliée sur le territoire de l’île de Montréal.

À PROPOS DU CONSEIL DES ARTS DE MONTRÉAL

Partenaire dynamique de la création artistique professionnelle montréalaise, le Conseil des arts de Montréal repère, accompagne, soutient et reconnaît l’excellence dans la création, la production et la diffusion artistiques. Il encourage l’ouverture, la découverte et l’audace au cœur du paysage artistique montréalais. Depuis 1956, le Conseil des arts de Montréal contribue par ses actions structurantes au développement de « Montréal, métropole culturelle ».

QUI EST JOVETTE MARCHESSAULT?

Jovette Marchessault naît à Montréal en 1938, dans un milieu ouvrier. Adolescente, elle doit quitter l’école pour travailler dans une usine de textile, où elle côtoie des immigrantes de tous les horizons. Ces femmes, tout comme sa relation profonde avec sa grand-mère, avivent en elle sa quête d’identité et de racines spirituelles.

À l’aube des années 1960, elle entreprend une longue traversée des Amériques, qui teintera par la suite ses écrits. Mais c’est d’abord aux arts visuels qu’elle se consacre. Au cours des années 1970, elle présente ses fresques, ses masques et ses sculptures de femmes telluriques dans le cadre d’une trentaine d’expositions en solo au Québec, à Toronto, à New York, à Paris et à Bruxelles.

Parallèlement, l’artiste autodidacte entreprend, en 1975, la publication de sa trilogie romanesque Comme une enfant de la terre. Suivront des monologues dramatiques, de la poésie, plusieurs pièces de théâtre et deux autres romans, qui auront une grande portée.

Son théâtre, habité par un souffle lyrique, ancestral et profond, célèbre la parole à travers les mythes et la charge d’une langue poétique et libératrice, qui sont un hommage aux femmes, notamment aux artistes et aux écrivaines. Il suffit de penser aux pièces La Saga des poules mouillées, Anaïs dans la queue de la comète, La Terre est trop courte, Violette Leduc et Le voyage magnifique d’Emily Carr qui remporte de nombreux prix, dont celui du Gouverneur général du Canada.

Maintes fois récompensée par d’importants prix, Jovette Marchessault a marqué de façon singulière la dramaturgie québécoise, au même titre que les grands auteurs de sa génération, mais sans jamais connaître de son vivant le soutien qu’obtiennent les artistes d’œuvres aussi puissantes et uniques que les siennes. Jovette Marchessault s’éteint en 2012, dans la solitude.

Ce prix du Conseil des arts de Montréal porte le nom de Jovette Marchessault en hommage à une grande « accordeuse d’âme », dont l’œuvre est parcourue par la volonté de rendre visible la culture des femmes, de reformuler l’Histoire, de fonder une mémoire qui permette aux femmes d’être des modèles pour tous et toutes.

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