Le théâtre Centaur dévoile sa première artiste autochtone en résidence

Date

21 avril 2021

Sujet

Arts autochtones

Type

Communiqués

Le théâtre Centaur dévoile sa première artiste autochtone en résidence

Montréal, le 20 avril, 2021 – Après avoir fait circuler un appel d’offres auprès d’artistes autochtones au mois de janvier 2021, le Théâtre Centaur est extrêmement fier d’annoncer qu’Ange Loft, avec le Talking Treaties Tio’tia:ke Collective, sera sa première artiste autochtone en résidence, laquelle résidence est soutenue, en partie, par le Conseil des arts de Montréal (CAM). La danseuse et chorégraphe Kanien’keha:ka, Barbara Kaneratonni Diabo, se joindra également à Loft en tant que membre du collectif. Avec plus de 25 ans d’expérience à son actif, Diabo s’est produite partout en Amérique du Nord. Elle se spécialise dans le métissage de la danse traditionnelle autochtone et des styles de danses contemporaines. Pour compléter le trio, la comédienne, régisseuse de scène, costumière et assistante de production, Iehente Foote, se joindra à Loft et Diabo. Elle possède 16 ans d’expérience au théâtre, à la télévision et au cinéma. Ces trois artistes sont Kanien’keha:ka et entretiennent chacune des liens avec la communauté de Kahnawake. Cette résidence aura pour but de développer une nouvelle présentation théâtrale in situ qui va bien au-delà du Théâtre Centaur et de ses environs, en intégrant de la recherche historique, de la musique, la langue Kanien’kéha, des marionnettes géantes, du texte verbatim ainsi que de la danse traditionnelle autochtone et contemporaine.

Le jury du comité de sélection était composé des trois personnes suivantes : Eda Holmes, la Directrice artistique et exécutive du Centaur; Jani Lauzon, une comédienne d’ascendance Métis, récipiendaire de plusieurs prix, réalisatrice, auteure-compositeure-interprète et marionnettiste récipiendaire d’un prix Gémeaux; et Kaniehtiio Horn, originaire de Kahnawake, comédienne à la télévision et au cinéma qui est bien connue pour ses rôles dans les séries télévisées Letterkenny and Hemlock Grove et dans des productions canadiennes, The Trotsky et Good Neighbours.

« Lorsque nous avons instauré la Artistic Diversity Discussion @ Centaur l’automne dernier, une des questions au cœur du projet était de trouver des manières d’attirer et de soutenir des artistes issus de la diversité. Bien que les récits autochtones constituent une partie essentielle du patrimoine de Tio’tia:ke’s/Montréal dans la région de  Kanien’kehá:ka/Québec, ils ont été absents de l’histoire du Centaur pendant un demi-siècle, confie Holmes. Nous avons été en mesure de rendre cette résidence possible lorsque le Conseil des arts de Montréal a octroyé du financement pour mettre de l’avant les voix autochtones. Nous recherchions un artiste ayant une connaissance des cultures autochtones et entretenant des liens au sein des communautés artistiques autochtones locales. Ange représente tout cela et bien plus. Sa curiosité, son imagination et sa passion, ainsi que ses multiples talents et ses nombreuses années d’expérience, font d’elle la candidate idéale pour être notre première artiste autochtone en résidence. Nous sommes très chanceux de la compter parmi nous : nous sommes tous excités de voir ce qu’elle et son équipe nous apporteront, ici, au Centaur, et d’être témoins de la magie qu’elles créeront pendant qu’elles seront avec nous. »

La résidence d’un an qui commencera en août 2021 poursuivra la lancée de Talking Treaties – une initiative théâtrale multidisciplinaire de Jumblies Theatre, réalisée par Mme Loft. La recherche derrière cette création débuta en 2015. Des artistes ainsi que des historiens qui ont effectué des entrevues avec des Gardiens du Savoir Autochtones y ont participé. Le Talking Treaties Spectacle fut présenté à Fort York en 2017 et 2018, aux côtés de plusieurs autres ateliers éducatifs, d’installations multimédia interactives et de projets cinématographiques qui ont également émergé de cette initiative. Le travail pour Talking Treaties Tio’tia:ke commença en décembre 2020 avec un atelier intensif d’une fin de semaine au Studio 303 de Montréal. Le Talking Treaties Tio’tia:ke Collective émergea de cet atelier. Bien que Talking Treaties Tio’tia:ke soit basé sur les récits historiques du peuple Haudenosaunee (Six Nations), il prendra également en considération les populations autochtones actuelles  de  Tio’tia:ke. Cela se fera en regardant les points communs ainsi que les expériences partagées entre les populations autochtones afin de perpétuer le fil de l’histoire de la région, encore en constante évolution.

« Notre travail est percutant, vibrant et extrêmement amusant. Nous utilisons une approche contemporaine basée sur l’excellence artistique ainsi que la fidélité historique, explique Mme Loft. En exposant les relations complexes entre les Nations Autochtones et les pouvoirs coloniaux, nous rappelons au Canada et au Québec les accords passés qui ont été conclus en toute confiance, nous exposons les bouleversements causés par les idéologies et les pratiques sociales qui nous ont été imposées, et nous célébrons la résilience, la résistance et la résurgence de la pensée autochtone.  »

Le symbolisme de la gouvernance pré-contact ainsi que les modèles d’alliances du peuple Haudenosaunee sont au cœur de la recherche, plus particulièrement les accords de paix entre les Nations Autochtones et Européennes dans les années 1700, tels que la Grande Paix de Montréal,  Great Peace of Montreal, entre les Français et une série de Nations Autochtones des Grands Lacs, ou encore les accords de partage au sein des Nations Autochtones, connus sous le nom de « Un plat avec une seule cuillère  » Dish with One Spoon par son interprétation contemporaine « Prenez seulement ce dont vous avez besoin, prenez-en soin et gardez-en pour l’avenir  » (Take only what you need, keep it clean, and save some for the future). Ces accords ainsi que d’autres événements importants ont joué des rôles clés dans la transformation du paysage autochtone de Tio’tia:ke.

Travailler à partir de récits historiques et archéologiques est une passion pour Mme Loft depuis plus de 10 ans. Elle a effectué de la recherche avec le Programme de leadership artistique du Smithsonian’s National Museum of the American Indian (NMAI) et elle a initié la phase de recherche du Kahnawake ReCollection afin de faire la lumière sur l’histoire de création unique de Kahnawake et sur ses récits contemporains. Ce projet de résidence bénéficiera certainement du vaste réseau de Mme Loft, composé de créateurs et d’artistes de scène professionnels autochtones, provenant de Montréal, de Toronto et de New York. Mme Loft prévoit partager le contenu et le travail des artistes qu’elle connaît, diffusant ainsi des aspects du travail qui tire sa source de Kahnawake et d’autres communautés autochtones.

Mme Loft est une artiste de théâtre interdisciplinaire et une instigatrice inspirante, originaire du territoire de Kahnawake Kanienkeha:ka. Elle gère et réalise des initiatives théâtrales autochtones depuis plus de 20 ans : elle commença au Turtle Island Theatre Company (2000-2008) et est Directrice artistique associée du Jumblies Theatre depuis 2015. Elle travaille actuellement avec le Centre for Indigenous Theatre, où elle enseigne la Story Creation au Conservatoire de formation post-secondaire autochtone, le seul de la sorte au Canada. Elle est une ardente collaboratrice, une consultante, une animatrice et une mentor qui travaille à tisser des histoires et à fabriquer des sculptures ambulatoires, et elle est passionnée par l’histoire Haudenosaunee. Elle est également chanteuse avec le groupe Yamantaka // Sonic Titan , nominé aux Prix Juno et Polaris.

 

– 30 –

 

INFORMATION

Eloi Savoie
Gérant communications & marketing
Centaur Theatre Company
eloi@centaurtheatre.com

Partenaire

  • Le théâtre Centaur dévoile sa première artiste autochtone en résidence 1