Montréal, lundi 15 mai 2023 — Le Conseil des arts de Montréal (CAM) et le Théâtre ESPACE GO, en collaboration avec les membres du comité de développement du prix*, sont fiers de dévoiler le nom de la lauréate du prix Jovette-Marchessault, dont la quatrième édition est consacrée aux metteuses en scène: Alexia Bürger. Ce prix, qui vise la reconnaissance et le rayonnement de la contribution de femmes artistes du milieu théâtral montréalais, s’accompagne d’une bourse de 20 000 $, qui sera remise par le Conseil à la lauréate.
Partenaire d’ESPACE GO, Air Transat remettra aux deux finalistes, Mélanie Demers et Marie-Eve Huot, un aller-retour vers la France.
LA LAURÉATE : ALEXIA BÜRGER
« Je reçois ce prix comme un encouragement à poursuivre le travail avec autant de franchise, de liberté et de persévérance que j’en serai capable. Je le reçois aussi comme un très beau rappel, une invitation à me souvenir, tous les jours, et plus particulièrement aux jours de découragement, que je suis portée par la force des metteuses en scène qui sont venues avant moi, celles qui sont avec moi et celles qui s’en viennent. »
– Alexia Bürger
Diplômée en interprétation de l’Option-théâtre du Collège Lionel-Groulx en 2002, Alexia Bürger est une artiste complète à la fois autrice, dramaturge et metteuse en scène. Son impressionnante feuille de route compte plus d’une douzaine de mises en scène ainsi que l’écriture et l’accompagnement dramaturgique de nombreux textes de théâtre. Plusieurs des spectacles qu’elle a créés ont laissé une trace indélébile dans nos mémoires, faisant d’elle une figure incontournable du paysage culturel d’ici.
À titre d’adjointe à la direction artistique du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (CTD’A) de 2006 à 2014, d’artiste associée jusqu’en 2018 au sein de cette institution, Alexia Bürger a accompagné et nourri le développement de plusieurs nouveaux textes québécois. Au cours de cette période, la créatrice a forgé son propre chemin, développé son propre langage scénique.
Femme de collaboration, tissant des complicités artistiques fécondes, Alexia Bürger signe d’abord des mises en scène conjointement avec l’auteur Olivier Choinière. On pense à POLYGLOTTE, qui mettait entre autres en vedette des non-acteur·trice·s, et au percutant spectacle choral CHANTE AVEC MOI, lauréat du Prix de la production de l’année-Montréal décerné en 2010 par l’Association québécoise des critiques de théâtre (AQCT). Par la suite, elle crée avec Emmanuel Schwartz la pièce ALFRED, qu’elle dirige à la salle Jean-Claude-Germain en 2014.
Mais c’est avec le puissant LES HARDINGS, en 2018, sa pièce qu’elle met au monde elle-même au CTD’A, que son talent apparaît finalement dans toute son unicité. Révélant l’intelligence de l’autrice, ce spectacle d’une grande cohérence aborde avec beaucoup de doigté et d’originalité créative cette tragédie nationale que fut le déraillement ferroviaire à Lac-Mégantic. Cette œuvre, dans laquelle elle réussit à croiser l’intime et le collectif, l’émotion et la dissection de mécanismes politiques ou économiques dans la thématique de la responsabilité, est couronnée par deux récompenses importantes, le prix Auteur dramatique du CTD’A 2017-2018 et le prix du Meilleur texte-Montréal décerné en 2018 par l’AQCT. Dans les années suivantes, ce spectacle acclamé est repris à la Bordée dans la Vieille Capitale, au Théâtre Jean-Duceppe, puis en tournée à travers la province. La pièce, traduite en anglais, en allemand et en espagnol, fait aussi l’objet d’une diffusion à Télé-Québec, dans une forme de téléthéâtre, en février 2021.
Avec LES HARDINGS, la créatrice a peaufiné sa démarche personnelle, distinctive, celle d’un théâtre fictionnel, mais « qui prend ouvertement racine dans le réel », une écriture qui se nourrit des interprètes avec lesquels elle travaille, mais aussi d’une recherche approfondie dans des domaines comme la philosophie ou la science. Alexia Bürger a ensuite poursuivi ce dialogue entre le réel et la fiction, entre le personnel et les enseignements universels de ces champs d’expertise dans la pièce J’AI CRU VOUS VOIR, une adaptation de la correspondance amoureuse entre le peintre Paul-Émile Borduas et Rachel Laforest, spectacle créé au printemps 2021 au Théâtre ESPACE GO dans lequel elle faisait aussi appel à des textes de Platon, d’Anne Dufourmentelle et de Jacques Derrida pour mieux réfléchir aux ramifications psychologiques et philosophiques du sentiment amoureux.
Alexia Bürger a aussi signé ces dernières années les mises en scène de plusieurs créations québécoises, spectacles théâtraux où l’on reconnaît son humanité et l’attention qu’elle accorde à la direction d’interprètes, à la composition visuelle et à la disposition des corps dans l’espace. Elle a été la partenaire privilégiée de plusieurs univers féminins, mettant au monde avec sensibilité et justesse des pièces écrites par des autrices, fictions où les femmes occupent une place prédominante. Ce faisant, sa direction s’est déployée aussi bien dans un registre très intime (21 de Rachel Graton, à la salle Jean-Claude-Germain et LES BARBELÉS d’Annick Lefebvre, au Théâtre de Quat’Sous) que dans la choralité vibrante (LES FILLES DU SAINT-LAURENT de Rébecca Déraspe, en collaboration aussi avec Lefebvre). Ces deux dernières productions ont d’abord été créées à Paris, à La Colline – théâtre national. En avril 2022, la metteuse en scène monte TOUTES CHOSES de Fanny Britt au Théâtre de Quat’Sous, établissement au sein duquel Alexia Bürger est alors artiste associée. Les deux créatrices, aussi amies dans la vie, ont conjointement remporté la Bourse à la création Jean-Louis Roux du Théâtre du Nouveau Monde pour l’écriture de la pièce LYSIS, récit féministe de résistance et de solidarité d’après le LYSISTRATA d’Aristophane, que le public pourra enfin découvrir au printemps 2024.
Comme metteuse en scène, dramaturge, ou les deux, Alexia Bürger aura également touché au cours des années à une étonnante diversité de formes artistiques, de disciplines des arts vivants. Une polyvalence qui aura, dit-elle, décloisonné sa pratique. Elle s’est donc frottée à la danse (PORCELAIN de Wynn Holmes), à l’art circassien (AMORA pour le Cirque du Soleil), aux installations (la mise en espace de JE NE M’APPARTIENS PLUS à ESPACE GO, expérience déambulatoire conçue conjointement avec Sophie Cadieux), à des événements littéraires (la mise en lecture du festif Les Belles-Sœurs polyphoniques, orchestrée par le Centre des auteurs dramatiques). Plusieurs musiciens ont fait appel à son talent. Elle a ainsi dirigé le spectacle multidisciplinaire d’Antoine Corriveau, Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter (Usine C), signé les mises en scène de spectacles de Safia Nolin (Dans le noir) et de Vincent Vallières (Toute beauté n’est pas perdue) qui la hisse parmi les finalistes dans la catégorie mise en scène lors du Gala de l’ADISQ 2022.
Sans oublier qu’elle a œuvré comme dramaturge sur la populaire création théâtrale et musicale de Michel Rivard, L’Origine de mes espèces, récipiendaire des prix du Meilleur scripte et du Meilleur spectacle de l’année lors du Gala de l’ADISQ 2019.
Professeure invitée et metteuse en scène à l’École nationale de théâtre du Canada depuis 2018, Alexia Bürger partage avec générosité ses connaissances. Une expertise des plus précieuses pour le milieu, où cette femme de théâtre occupe désormais une place essentielle.
*Membres du comité de développement du prix Jovette-Marchessault : Nahka Bertrand, Micheline Chevrier, Margarita Herrera-Dominguez, Gabe Maharjan et Marie-Eve Milot
Ce prix du Conseil des arts de Montréal porte le nom de Jovette Marchessault en hommage à une grande « accordeuse d’âme », dont l’œuvre est parcourue par la volonté de rendre visible la culture des femmes, de reformuler l’Histoire, de fonder une mémoire qui permette aux femmes d’être des modèles pour tous et toutes. L’édition 2023-2024 du prix Jovette-Marchessault s’adressera aux conceptrices. L’appel pour le début des candidatures débutera à l’automne 2023.
À PROPOS DU CONSEIL DES ARTS DE MONTRÉAL
Offrant différentes formes d’accompagnement, le Conseil des arts de Montréal repère, soutient et reconnaît l’innovation artistique et l’expression créative dans toute leur diversité pour faire rayonner les artistes et les organismes de création, de production et de diffusion montréalais. Jouant un rôle unique de catalyseur, il contribue depuis 1956 à faire de Montréal une métropole culturelle vibrante, reconnue ici et ailleurs pour sa vitalité artistique.
À PROPOS DU THÉÂTRE ESPACE GO
Depuis sa fondation en 1979, le Théâtre ESPACE GO se dédie à l’exploration des imaginaires de femmes artistes et à l’évolution de la pratique théâtrale. La poursuite cette mission lui confère un positionnement unique en Amérique du Nord et fait référence sur la scène internationale. Par ses choix artistiques, Ginette Noiseux partage avec le public des étonnements, des vertiges, des débats sur la manière que les poètes et les artistes ont d’inventer le monde.
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SOURCE
Luc Chauvette
Directeur des communications et du marketing
Théâtre ESPACE GO
lucchauvette@espacego.com
RELATIONS DE PRESSE
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Relationniste
Rosemonde Communications
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